En 84, le général romain Agricola mène une expédition en Écosse. Toutes les cités rassemblent leurs forces pour résister, et le chef Gralgacus leur tient le discours suivant :
« J'ai grande confiance que la présente journée et votre union rendront l'indépendance à la Bretagne [il s'agit de la Grande-Bretagne ; c'est au VI siècle seulement que les Bretons débarqueront en Armorique et donneront leur nom à cette province] tout entière... Les combats antérieurs où, dans la lutte contre les Romains nous avons eu des succès et des revers, nous laissaient encore de l'espoir et des ressources... mais, à présent, la Bretagne est ouverte jusqu'au fond ; il n'y a plus de peuple derrière nous ; rien que les flots, des rochers, et, plus dangereux encore, les Romains, dont vous chercheriez en vain par l'obéissance et la soumission à éviter la tyrannie. Ayant pillé le monde entier, ayant fait partout le vide, n'ayant plus de terres à ravager, voici que désormais ils fouillent même la mer ; avides, si l'ennemi est riche ; arrogants, s'il est pauvre ; ni l'Orient, ni l'Occident ne les ont rassasiés ; seuls de tous les hommes, ils convoitent avec la même passion ce qui est riche et ce qui ne l'est pas. Piller, massacrer, voler, ils appellent faussement cela exercer l'autorité, et quand ils transforment une région en désert, ils parlent de pacification. Page
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