Les réformes de Solon



 Au VIe siècle av. J.-C., la cité athénienne traverse une crise politique et sociale très grave, due à l'accaparement des terres et des fonctions dirigeantes par les nobles (Eupatrides).

« Après cela, il arriva que les nobles et la foule furent en conflit pendant un long temps. En effet, le régime politique était oligarchique en tout; et, en particulier, les pauvres, leurs femmes et leurs enfants étaient les esclaves des riches. On les appelait « clients » et « sizeniers » (hectémores) : car c'est à condition de ne garder que le sixième de la récolte qu'ils travaillaient sur les domaines des riches. Toute la terre était dans un petit nombre de mains; et, si les paysans ne payaient pas leur fermage, on pouvait les emmener, eux, leurs femmes et leurs enfants; car les prêts avaient toutes les personnes pour gages jusqu'à Solon, qui fut le premier chef du parti populaire. Donc, pour la foule, le plus pénible et le plus amer des maux politiques était cet esclavage; pourtant, elle avait tous autres sujets de mécontentement; car, pour ainsi dire, elle ne possédait aucun droit. »

Aristote, Constitution d'Athènes, II. (Traduction G. Mathieu et B. Haussoulier)



« Comme la Constitution était ainsi organisée, et que la foule était l'esclave de la minorité, le peuple se révolta contre les nobles. Alors que la lutte était violente et que les deux partis étaient depuis longtemps face à face, ils s'accordèrent pour élire Solon comme arbitre et archonte ; et on lui confia le soin d'établir la constitution, quand il eut fait l'élégie qui commence ainsi :
« Je le sais et, dans ma poitrine, mon cœur est affligé quand je vois assassinée la plus antique terre d'Ionie. »

Aristote, Idem, V, 1 et 2.


« Devenu maître des affaires, Solon affranchit le peuple pour le présent et pour l'avenir par l'interdiction de prêter en prenant les personnes pour gages ; il fit des lois et abolit les dettes tant privées que publiques, par la mesure qu'on appela sisachthie (rejet du fardeau), parce qu'on rejeta alors le fardeau. »
Aristote, Idem, VI, 1.


« Il semble que, dans l'activité politique de Solon, ce soient là les trois mesures les plus démocratiques : tout d'abord, ce qui est le plus important, l'interdiction de prendre les personnes pour gages des prêts; puis le droit donné à chacun d'intervenir en justice en faveur d'une personne lésée ; enfin, mesure qui, dit-on, donna le plus de force au peuple, le droit d'appel aux tribunaux ; en effet, quand le peuple est maître du vote, il est maître du gouvernement. »
Aristote, Idem, IX, 1.


Révoltes et Révolutions dans l'Histoire de l'Humanité
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Dernière mise à jour : samedi 10 août 2013